2 ans

J’ai mal au cœur parce qu’une copine a dit devant mon fils que 2 ans ça avait l’air chiant, et que je n’ai pas su répondre. Je réponds ici, pour moi, pour lui, et peut-être aussi pour toi cher lecteur.

Deux ans, c’est une période d’affirmation. Il y a des colères, il y a des bouderies, il y a des pleurs de frustration difficiles à consoler, et parfois, à supporter aussi. Mon petit bonhomme veut s’affirmer, décider, mais ne sait pas encore dire ce qu’il veut, alors ce n’est pas facile. Il nous a fallu plusieurs repas pour comprendre qu’il voulait alterner le plat avec « poto », la compote (et depuis ça roule). Le langage du corps parle pour lui pour nous montrer à quel point certaines choses le frustrent. Certains rituels sont très importants et s’ils sont modifiés la décharge de stress part dans tous ses membres.

La lecture de Filliozat nous aide beaucoup, parce qu’elle permet de comprendre qu’il s’agit d’une évolution de son cerveau, et pas d’une guerre contre ses parents. Nous tentons de l’accompagner de notre mieux.

Mais deux ans, c’est tellement plus que ça… Deux ans c’est…

… ta course de diablotin qui ne maîtrise pas encore, alors tu zigzagues en riant, les bras en l’air, fuyant nos « je vais t’attraper !! »

… les premiers câlins et les premiers bisous

… de plus en plus de jeux en interaction avec l’autre : chatouiller ta sœur ou ta maman, s’envoyer le ballon, inventer des scènes avec des personnages ou des animaux, jouer à se cacher…

… te faire comprendre par de plus en plus de mots, assemblés par deux parfois, et par gestes (tu pousses doucement sur la cuisse en te montrant où tu veux qu’on aille, tu demandes les bras (po’ter !) et nous guide)

… tu réclames quelqu’un

… tu imites ta sœur, ton papa, ta maman, tes grand-parents

… tu t’entraînes à sauter à pieds joints

… tu grimpes sur tout avec ravissement, parfois pour en descendre en sautant à pieds joints (et finalement tu n’oses pas car c’est plus haut que prévu, hihi)

… des grands « maaaaaaaaman !!! » et des grands « paaaaaaaapa !!! », en riant, simplement parce que tu es content de nous voir

… ta passion pour tes livres, que tu lis n’importe où et dans tes positions parfois improbables. Ton choix de ton titre favori pour quelques jours. La façon dont tu racontes l’histoire à ton tour… Mme tatu (Têtue) les bras croisés sous ‘a p’uie (la pluie), Monsieur ta-ti-llon, Monsieur cos-aud (Costaud) avec son pacho (chapeau), …

… et tellement d’autres choses encore…

Mon fils, non tes colères ne sont pas ce qui te caractérisent le plus. C’est peut-être ce qui se voit le plus pour les autres, mais pour nous tes parents, c’est ce qui compte le moins. Tu es tellement, tellement plus que ça, mon grand, mon tout petit…