Voilà une question qui me turlupine depuis bien longtemps, celle de l’amour entre parents et enfants, dans les deux sens.
Cela fait plus d’un mois que cet article est dans mes brouillons, et que je n’arrive pas à le finaliser. Je bloque sur beaucoup de choses.
D’abord il faudrait définir ce qu’on entend par amour. Je suppose que c’est déjà bloquant en soi car on a tous notre propre définition.
Est-ce qu’on parle de l’amour dans le sens du sentiment amoureux, celui qu’on éprouve pour quelqu’un dont on adore certains gestes, certaines mimiques, un parfum, une façon d’être ou de parler, un humour ? Cet amour impalpable et si difficile à mettre en mots justement ?
Est-ce qu’on parle de l’attachement, celui qui vient avec le temps, qui se construit en se découvrant, en apprenant à se connaître, quand on se détaille, qu’on s’observe et qu’on s’écoute ?
Est-ce qu’on parle de cet attachement animal, très fort et instinctif, qu’on ressent parfois à la naissance de son enfant, et qui reste toujours enfoui quelque part, tout près des griffes prêtes à sortir ?
Nos enfants sont des personnes à part entière, avec leur caractère, leur personnalité, des traits qu’on aime et d’autres qu’on aime pas.
Il est plutôt bien admis qu’un enfant puisse « renier » ses parents, dire qu’il ne les aime pas. Cela paraît presque normal. Mais l’inverse est complètement tabou. Quelle est la part de pression sociétale dans cet amour inconditionnel qu’un parent doit avoir pour son enfant ?
Après tout, dans la nature et chez la plupart des espèces, une fois que le petit s’est émancipé de sa mère, ils se recroiseront comme ils recroiseraient n’importe quel autre membre de l’espèce. Y’a qu’à voir l’ignorance totale entre mon chien et sa mère quand ils se sont vus.
Et qu’est-ce qui fait qu’un parent et son enfant ne s’aiment pas, ou tout au moins ne s’entendent pas ? Est-ce parce qu’ils sont trop différents ? En fait j’ai plutôt l’impression que c’est parce qu’ils se ressemblent trop… ?
Personnellement, le terme même d’amour inconditionnel ne me plaît guère et me semble totalement illogique, voire impossible. Ce serait autre chose qui se joue. Autre chose probablement sous forme de culpabilité, de regret, de nostalgie ?