C’est pas start up nation

Apparemment, il me faut régulièrement redécouvrir que ce qui me fait du bien, c’est l’art. C’est quand je crée que je me sens bien. Un podcast sur les oreilles, un pinceau ou du papier dans les mains, et mon énergie et mon moral remontent en flèche.

Mais ce n’est pas facile à assumer dans les messages start up nation. En cela, le déconfinement et l’appel à la reprise économique m’ont fait du mal.
J’ai retrouvé ce décalage profond entre ma vie, mon quotidien, ce qui me plaît et me fait vibrer, et la vie d’à côté, celle du travail, des transports, de l’école, de la consommation.

Car j’ai beau me raconter parfois qu’un jour j’aurai un atelier avec des ventes, ou une boutique, je sais bien que ça ne sera probablement jamais le cas. Ca me rassure quand je culpabilise de faire quelque chose qui ne sert à rien (se faire plaisir ne sert à rien, merci maman), mais je n’y crois pas vraiment, et j’essaie encore moins.

La bulle du confinement m’avait fait beaucoup de bien, mais ces dernières semaines la névralgie qui va et vient depuis décembre dernier m’a mise par terre. C’est lors d’une pause, trop brève, dans la douleur que j’ai pu reprendre une activité créative et constater à quel point cela me correspond profondément.

Oui, cela me correspond profondément, mais cela ne correspond profondément pas aux injonctions économiques.

Je me souviens de ce tweet si juste : « Je comprends que ça ne vous arrange pas, que je préfère écouter tomber la pluie ou lire un roman, que d’enchaîner les heures de travail. Mais c’est pas ma faute si la vie est trop courte pour travailler. » Nyx se demandait plus haut si on peut avoir de la valeur sans travailler beaucoup.

Je trouve que cette période a remis ça en valeur. Ce que j’aime faire n’est pas ce qui est valorisé le plus. Ca ne rapporte pas. Ca ne se vend pas. C’est « juste » beau. C’est « juste » du plaisir pour moi. Ca devrait être beaucoup, ça l’est pour moi, mais c’est vraiment compliqué de le vivre pleinement dans ce monde-ci.

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2 réflexions sur “C’est pas start up nation

  1. Comme ton billet me touche !! On est deux… J’ai tellement aimé le confinement et pouvoir ressortir mon bazar créatif ^^ mais il a fallu retourner au boulot et là, j’ai rechuté de mon burn out. Quel moyen trouver de s’extraire de ce monde tout en continuant à y vivre ? Malheureusement, je n’ai pas ton talent et imaginer pouvoir les vendre n’est pas une porte d’espoir. Bon courage à toi.

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