Vous serez mieux avec les autres

On a tous en tête j’imagine ces images d’antan. La réunion à l’église le dimanche matin, dans les vieilles séries tv ou dans les récits de nos grands-parents.

Les réunions de famille autour de grand-mère. Avant, il y en avait plein. On allait chez mamie, on allait chez tatie, on croisait des cousins. On mangeait à n’en plus pouvoir et on jouait tout au fond du jardin dans les lilas-où-il-ne-fallait-pas-aller-parce-que-ça-tâche. Noël, jour de l’an, anniversaire, ou juste comme ça. Entraide, partage, bonne humeur et tons qui montent.

La communauté. La réunion autour de la foi, de la famille, d’une passion, peu importe au fond ? Etre ensemble, se retrouver, discuter, s’entourer, s’accepter.

Je suis entrée dans cette église pour écouter du gospel. Je me suis assise au bout du bout d’un banc, devant la porte. Ne pas gêner, ne pas s’inclure. Je ne me sentais pas à ma place, je ne suis pas croyante, je n’avais rien à faire là, je fuyais les regards.

Et puis le… prêtre ? curé ? je ne sais même pas. Me tend la main pour dire bonjour. Me dit d’avancer, d’aller là-bas. Vous serez mieux avec les autres.

Vous serez mieux avec les autres. Parfois on prononce une phrase comme ça et on n’imagine pas comme elle peut résonner chez celui qui la reçoit.

Je les ai regardés ces autres. Et j’ai eu les larmes aux yeux pendant tout le concert.

Tout à coup j’ai compris. Seule, si seule au milieu de ces gens. Où est ma communauté ?

J’ai compris. La foi, les réunions, les promesses, même les sectes. Je crois que j’aurais accepté toute main tendue, n’importe laquelle. N’importe laquelle pour ne plus être seule, et avoir de nouveau l’impression d’appartenir au monde, d’y avoir une place.

Il n’y aura plus de réunion de famille. Il n’y a pas de foi. Il n’y pas de groupe, de réunion. Il y a mes parents, mon mari, mes enfants, au fond n’est-ce pas pour ça que je rêve d’une famille nombreuse ? J’imagine une petite maison pleine des miens. J’imagine mon groupe où j’aurais ma place.

J’imagine tant, et je fais si peu.