Du courage

Je viens juste de poster sur Facebook et Twitter que le quotidien avait raison de ma motivation à écrire, et pouf, un billet prend forme dans ma tête.

Pour nous, l’arrivée d’un troisième enfant est avant tout une grande joie. Nous rêvons d’une grande famille. Nous avons hâte de faire la connaissance de cette nouvelle petite personne. Evidemment il y a aussi des craintes, et des questions, ce n’est pas comme si ce choix allait chambouler notre vie, n’est-ce pas ?

Si je n’ai pas hésité à en parler ici, j’ai en revanche traîné des pieds pour faire l’annonce à l’entourage. D’ailleurs, mon ventre se fait beaucoup plus discret que pour mes deux autres enfants. Je pense que j’ai fait beaucoup de chemin, et que je n’ai plus besoin du regard des autres pour porter cet enfant. Je n’ai plus besoin d’avoir l’air enceinte. Je n’ai plus besoin qu’on m’entoure et qu’on me chouchoute (même si évidemment ce n’est pas désagréable). Cette grossesse est peut-être encore plus « la mienne » que les autres.

Je n’avais pas envie de soumettre notre joie aux autres, c’est la notre. C’est un peu difficile à expliquer.

Mais bien sûr, les félicitations, les grands sourires, les expressions ravies, c’est toujours agréable. C’est flatteur aussi d’entendre des « je t’admire » « en plus tu t’en occupes toute la journée » « en plus tu fais l’école à la maison ! » « mais comment tu fais ? ». J’avoue ça fait du bien à mon égo quand même 😛

Evidemment il y a les autres, ceux qui jugent mais sont trop polis (ou n’assument) pas assez pour le dire (mais ça se voit tellement !!). Ceux, en fait, celle, qui a carrément choisi de ne pas répondre.

Mais les plus nombreux, passés le grand sourire, sont ceux qui nous félicitent d’avoir……….. du courage.

Alors je comprends. Oui c’est vrai que les petits enfants c’est beaucoup de travail, de sacrifice, de fatigue (et de lessive, ahem). C’est vrai qu’il faut une part de courage pour se dire que oui, on va recommencer les nuits morcelées, l’énorme fatigue, les cris, les coliques. Mais j’avoue qu’à force d’entendre « oh vous avez du courage » à chaque fois que j’en parle ça finit par me donner envie de ne plus en parler.

Je sais bien que ça n’est pas méchant, que c’est de la conversation, et encore une fois je comprends cette phrase et je ne la reproche à personne. C’est juste l’accumulation.

Non, nous, nous allons accueillir un bébé. Une vie. Une petite personne. Un petit frère ou une petite sœur. Quelqu’un, quoi. Quelqu’un qui sera tellement plus que des nuits morcelées, une cause de fatigue, ou des cris 🙂

J’hésite à publier ce billet. Est-ce que j’ai envie de marquer cette grossesse du mot « courage » en en parlant ? Est-ce que j’ai envie de partager cette petite lassitude ? Peut-être que oui quand même, pour l’exorciser un peu 😉

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