Ah, si on pouvait pondre des œufs, ça serait quand même vachement plus simple 😉
Lors de la grossesse de petit bonhomme, je me suis laissée diriger par la préparation à l’accouchement de la maternité, la préparation classique. Un groupe de femmes enceintes d’un mois d’écart maximum, une sage femme, une salle en préfabriqué (où il faisait affreusement chaud au passage).
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Qu’en avais-je retiré ? Franchement, pas grand chose. On nous avait sensibilisées au périnée, comme ça à l’oral sans exercice et sans même un dessin. On nous a bien un peu parlé des contractions. On nous a bien dit comment respirer. Mais en fait je crois que la seule information qui m’a été utile c’est d’éviter les visites en début d’après-midi car c’est à peu près le seul moment où on peut dormir.
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Je me suis souvent demandé si j’aurais pu en suivre une autre plus utile. Je n’ai pas de réponse. Il y a le contexte, la première grossesse, l’inconnu. Il y a les angoisses qui font qu’on n’a peut-être pas envie de tout entendre non plus, en fait, qui font qu’on a peur qu’on nous fasse peur. Il y a son caractère propre, un peu en retrait, pas du tout rentre dedans « moi je voudrais ça ça et ça ».
Une fois que c’est fait, forcément, il est facile d’avoir des regrets, de se dire qu’on aurait dû ceci, qu’on aurait dû cela, surtout quand on découvre un paquet de choses par la lecture. Mais c’est une période où la confiance est mise à mal. C’est une période où on finit par ne plus trop comprendre ce qui nous arrive, et j’ai l’impression que tout a été fait pour ça. Pour qu’on soit un gentil mouton bien docile.
Pourquoi c’est si compliqué de simplement s’écouter et s’exprimer ?
Pourquoi, particulièrement pendant la grossesse, se sent-on si peu de confiance en soi-même ?
C’est en lisant des réponses que j’ai commencé à comprendre, et à pouvoir dénouer ce qu’il s’était passé. Je vous invite à en découvrir des extraits sur cet article des Vendredis Intellos.
Parce que ce qui s’était passé ne s’était pas seulement passé le jour de l’accouchement, ça s’était passé pendant 9 mois, les 9 mois de suivi de la grossesse, les 9 mois de RDV, d’analyses, de contrôles.
Angoissants, parce que bon, si on me teste un truc, c’est bien qu’il y a un risque d’anomalie dans le résultat. Que si on teste tout le monde c’est que le risque est grand hein ?? Ou pas…
C’est vrai que puisqu’il y a des risques pour le bébé ou pour la mère, ça vaut le coup de ne pas passer à côté, surtout quand on sait traiter. Oui, c’est vrai. D’autant plus vrai que la tendance procédurière grandissante oblige les médecins à vérifier tout ce qu’ils savent vérifier. Avec deux conséquences importantes et contre-productives :
1- les patientes finissent par penser que tout est sous contrôle, et que si tous les tests sont bons, alors il n’y aura aucun problème
2- les patientes stressent devant des résultats nébuleux, des explications rapides ou absentes, … On leur demande de faire aveuglément confiance, alors que c’est dans leur corps que ça se passe. On leur demande de déléguer le contrôle, de donner les rênes de leur grossesse.
Et qui sapent la confiance en soi, parce que pendant 9 mois, on nous dit en filigrane qu’il faut vérifier que notre corps fait bien son travail, et que les chiffres sont bien plus importants que les ressentis.
Ne vous écoutez pas mesdames, faites vous plutôt piquer et tripoter une fois par mois. Peu importe que vous souffriez des tendons ou d’insomnie tant que les chiffres sont bons. Peu importe que vous vous sentiez bien, du moment que le col a bougé vous devez forcément vous allonger.
Ne vous écoutez pas, écoutez vos médecins.
Et vous arrivez à l’accouchement avec 9 mois d’examens médicaux dans les pattes, parfois à 15 jours d’intervalles (avec en même temps la recommandation de vous reposer, haha), et avec l’idée que votre corps a tord et que votre médecin à raison.
Alors quand il vous dit que c’est le moment d’accoucher alors que vous n’avez aucune contraction, vous dites OK.
Quand il vous dit que le travail n’avance pas assez vite (bah tu m’étonnes…) et qu’il faut percer la poche des eaux, vous dites OK.
Quand il vous dit que ça ne va toujours pas assez vite et qu’il faut vous balancer une hormone de synthèse, vous dites OK.
Quand il vous dit que ça ne va toujours pas assez vite et qu’il faut faire une péridurale, vous dites OK.
Quand il vous demande de pousser alors que vous ne sentez plus rien, vous faites comme vous pouvez.
Quand il vous demande de détendre un muscle que vous ne sentez pas, vous n’y arrivez pas.
Quand il vous recoud et que que vous avez mal et qu’il vous dit que ce n’est pas possible, vous vous dites qu’il doit avoir raison.
Et voilà à quoi on en arrive : non madame, ce n’est pas possible, vous ne pouvez pas avoir mal. Et vous acquiescez. Si vous le dites docteur, je dois être trop sensible…
Pingback: Votre corps a tord, votre médecin a raison « Les Vendredis Intellos
Je comprends bien ton sentiment de « médicalement-trop » je me souviens l’avoir ressenti aussi pour ma 1ere grossesse. Peut être est ce parce que je n’en suis qu’à mon 5eme mois mais ce coup ci j’ai l’impression que c’est moins pire. Sûrement parce que je n’ai pas encore rdv à la maternité, ni à mes cours de préparation à la naissance…
Par contre c’est vrai aussi que certains médecins veulent tout contrôler au point de nous faire taire. J’ai eu la chance d’en rencontrer peu et de pouvoir m’exprimer quand j’en avais envie/besoin.
J’espère que tu parviendras à avoir l’accouchement dont tu as envie pour le 2eme.
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Merci, je fonde quelques espoirs sur les SF car elles avaient été chouettes pour mon premier accouchement. Quant au gynéco, bon, tu as vu la suite ! J’espère que le reste de ton parcours sera aussi satisfaisant pour toi que le début 🙂
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Magnifique article qui me touche beaucoup parce qu’il me rappelle mon premier accouchement
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Merci 🙂 J’ai l’impression que nous sommes nombreuses à vivre un accouchement semblable pour un premier
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J’ai choisi une gynéco qui pratique les accouchements « naturels » et pourtant, je me retrouve dans ce que tu dis. L’impression que je ne suis pas à la hauteur !
Je me rappelle de ma première écho ventrale et de la douleur que je ressentais. « Mais, non, madame, ça ne peut pas faire mal, c’est une écho ». Et au soir, mon mari qui découvre que ma peau était déchirée par endroit (ah, ben, quand même).
La fois suivante, un autre gynéco a pratiqué l’écho. Il ne m’a pas fait mal. Mais, il m’a assuré que c’était impossible que ce soit l’écho de sa consoeur qui ai provoqué ce que je décrivais… « Si vous le dites, docteur ».
On en vient à douter… Pfff !
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ici en Espagne la grossesse et beaucoup moins médicalisé qu’en France, ce que je trouve pas plus mal. parfois ça peut paraitre un peu leger certe mais au final il y a beaucoup moins d’apprehension. je n’ai pas eu beaucoup d’examen ou trop de questions à me poser. Mais en même tps tout c’est bien passé donc bon..
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Tes dernières phrases m’ont presque mis les larmes aux yeux tellement ça me parle. Même si j’ai eu la chance d’avoir un accouchement non médicalisé, mais c’est certainement pas grâce à la sf qui était là ! En tout cas, j’ai bien ressenti ce que tu décris pour ma 1ère grossesse, donc pour la 2e c’est hors de question.
Pour la prépa à la naissance, j’ai fait le même type de prépa que toi, et plus jamais ! Le pompon, ça a été pour la séance sur la médicalisation de l’accouchement justement. La sf demande si on envisage ou pas la péri. Au milieu de tous les « pourquoi se passer du progrès ? », « quelle idée de souffrir alors qu’on peut accoucher sans douleur ! », etc., j’ai dit que perso je souhaitais m’en passer. Tu aurais vu comment les autres me regardaient, entre mépris et tristesse, lol. Bref, c’est pas pour moi ces trucs-là, lol.
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ton post est juste parfait !
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Merci ❤
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Pénibles, ces médecins…Se rendent pas toujours compte qu’on n’est pas un périnée parmi d’autres mais 1) c’est NOTRE SEUL périnée et 2) au-dessus (trrrrès loin), il y a un erveau qui lui est connecté!! Sur les VI, ils parlent de la méthode Connaissance et Maîtrise du Périnée, à pratiquer même en dehors de la rééducaiton post partum.Qui sait, peut-être qu’il y a moyen de faire quelque chose pour limiter les dégâts? Ou alors de l’ostéopathie viscérale, qui peut alléger les sensations de pesanteur dans le bas ventre… EN tout cas, bon courage.
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Oui effectivement pour limiter les dégâts il faut le faire travailler, même quand on est alitées, et même encore plus quand on est alitées. Ca aurait été bien de le savoir avant, quoi… Ca me terrifie cette impression qu’il faut finalement aller chercher toutes les infos nous-même ; ce n’est pas nous qui avons fait médecine !!
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Oups, le commentaire ci-dessus concerne un autre article du blog… Sorry, suis pas encore bien débrouillarde du blog, moi!!
Néanmoins, merci pour c epost, reflet de mes propres ressentis lors de ma grossesse. Suis allée à la prépa classique, 1 RDV et j’ai pris la fuite, n’y remettant jamais les pieds. J’ai nettement préféré la prépa haptonomique qui, au-delà des principes du truc et grâce à la personnalité de la SF, me recentrait sur mon corps et ses signaux (pas toujours sympa mais quand on est fatiguée, bin…on est fatiguée) et sur le fait que si moi j’ignorais ce qui allait se passer, lui en savait plus long que moi.
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Pas de soucis pour le commentaire ^^
C’est précieux de pouvoir avoir un tel suivi, qui donne confiance plutôt que l’inverse. Je trouve dommage que la préparation, le suivi, et l’accouchement ne soit pas un travail d’équipe plutôt qu’une relation médecin qui sait/patient qui subit. Enfin heureusement ce n’est pas le cas partout mais ça semble quand même bien répandu…
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Et au final, tu ferais quoi de différent ?
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Un suivi avec une sage-femme, probablement dans un autre établissement aussi, quelque chose qui aide à avoir confiance en son corps et pas à douter de ses capacités, si c’est possible. Un suivi plus humain que médical en somme ! Et la préparation qui va avec
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😦 gloups… alors pour cet accouchement ci? quoi de mieux? (restons positif)
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Je tente de mieux m’y préparer pour être plus active, connaître les postures pour bien faire descendre bébé, une méthode de poussée différente, peut-être aussi éviter la péridurale, et je travaille sur le lâcher-prise. Pourvu que ça fonctionne !!
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je te le souhaite!!
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Ca s’est bien mieux passé 😀
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oui j’ai lu cela et c’est génial!!
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Ca dépend vraiment sur qui on tombe. Personnellement j’ai eu beaucoup de chances pour ma première grossesse. J’ai aussi lu beaucoooooup de choses et résultat je vis ma 2e grossesse beaucoup plus sereinement (même si j’ai fait une MAP à 32 SA et que je suis actuellement alitée à la maison…) car je sais déjà ce qui est important et ce qui l’est moins. La grossesse épanouissante je n’y crois plus mais je pense maintenant reconnaitre ce qui est dangereux pour mon bébé et les actes que cela implique. Bon courage à toi en tout cas !
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Merci ! Oui l’expérience joue en notre faveur, déjà on y est arrivées une fois, et le bébé aussi, ça aide à prendre un peu de confiance, et puis les sensations ne sont pas toutes nouvelles et déstabilisantes comme la première fois. Mais encore faut-il « convaincre » le personnel médical de nous faire confiance, lui aussi…
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