Ni parfaite ni indigne

Ce n’est pas un scoop, le mythe de la mère parfaite m’énerve, et je vous invite toujours à venir témoigner contre (PAGE NON ENCORE CREEE).

 

Mais tout comme la Mère Bordel dans cet article, je m’interroge sur le terme de mère indigne.

(Je tiens à indiquer au passage que j’ai le présent article dans les cartons depuis un moment, et que j’informe la Mère Bordel de cette publication, qu’elle pourra me demander de supprimer si elle la juge trop proche de la sienne. )

 

Je ne vais pas mettre les deux en opposition, car je n’ai lu aucune mère se proclamer ou se revendiquer mère parfaite. Tout au plus elles défendent, avec plus ou moins de véhémence, leur façon de concevoir la maternité, l’éducation, et ce qui va autour.

 

En revanche, j’ai un peu envie de m’insurger contre le courant des mères auto-proclamées indignes.

 

Tout simplement parce que, toutes les fois que j’ai vu « mère indigne », j’ai eu envie de dire (et l’ai parfois fait) : remplace-moi ce « mère indigne » par « mère normale ».

Je n’ai jamais rien lu de choquant dans l’histoire associée au terme indigne.

Peut-être que je ne traîne pas sur les sites où il se justifie.

 

Mais pour tous les autres, j’ai envie de bannir cette expression.

 

Et j’ai aussi envie de bannir l’égoïsme comme étant purement un défaut.

 

L’égoïsme est normal. L’égoïsme est humain. L’égoïsme est nécessaire.

 

Laisser son enfant en garde alors qu’on ne travaille pas/qu’on a terminé plus tôt ne me choque pas.

Faire garder son petit pour aller dans un salon de beauté ne me choque pas.

Laisser son enfant en sécurité pour sortir souffler quelques minutes ne me choque pas.

 

Dire que pour s’occuper correctement d’un enfant il faut faire passer tous ses propres désirs et besoins au second plan, au profit de ceux de l’enfant, me paraît irréaliste (voire irréalisable), dangereux, et même malsain.

 

Pour pousser l’idée à l’extrême, je dirais que je n’irai jamais jusqu’à me pisser dessus parce que mon bébé me réclame. A partir du moment où il est en sécurité, si j’ai besoin d’aller aux toilettes, j’y vais. (Et puis bon, rapport à périnée pas très en forme, le moins l’accouchement est loin derrière, le plus vite on va aux toilettes, hein :P)

S’il faut absolument justifier de cet égoïsme je répondrai que je serai beaucoup plus disponible pour lui avec la vessie vide ;P

 

Il s’agit évidemment d’un exemple caricatural, mais il faut que la mère continue de penser à elle.

Il le faut pour elle-même, et il le faut pour son enfant.

 

Pour elle-même, parce qu’une vie épanouie ne saurait tourner à 100% autour d’un autre être vivant. Vivre uniquement pour et par son enfant me paraît aussi mauvais que vivre pour et par son conjoint.

 

Pour son enfant, parce qu’il a besoin de voir sa mère s’épanouir en dehors de lui. Ne serait-ce que pour ne pas avoir la pression monstrueuse sur les épaules de voir le bonheur de sa mère chevillé au sien, à ses actes, à ses réussites etc. Ne serait-ce que pour sa construction de l’image de la femme…

 

Chaque fois que j’ai laissé mon enfant pour prendre du temps pour moi (aller voir une amie, dormir, aller au cinéma avec mon mari, partir en week-end avec mon mari), je me suis sentie mal.

Non pas d’abandonner mon enfant, car il était entre de bonnes mains, que la passation s’était très bien faite, que je savais qu’il était bien avec ces personnes.

Non pas de prendre du temps pour moi, parce que c’était agréable, parce que j’ai envie que mon petit bonhomme passe aussi de bons moments sans moi, sans nous, parce que les personnes à qui nous l’avons confié étaient ravies de s’en occuper.

Juste parce que j’ai eu peur du regard des autres. De cette taxation de mère indigne. De me faire tomber dessus comme j’ai pu le voir parfois.

 

Chaque fois que j’ai eu envie (et peut-être que je l’ai déjà fait sur ce blog, je ne sais plus) de m’auto-taxer de mère indigne, chaque fois que je me suis sentie mal de faire quelque chose, je me suis rendue compte que ce n’était pas tellement quelque chose que je pensais de moi, mais quelque chose que j’avais peur qu’on pense de moi.

 

Et vous ?

 

(L’image est tirée de cette page du site Amazon.)

 

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