Ou en tout cas, que j’essaie de ne pas utiliser 😉
Rattraper le temps perdu :
Le temps ne se rattrape pas. Les moments perdus le sont pour toujours. Ils sont passé, c’est foutu. On peut en passer d’autres. Des plus nombreux, des meilleurs, mais on ne rattrape pas ceux qui sont perdus.
Dans la même veine, il y a :
Tu feras mieux la prochaine fois :
C’est vrai, ça console de se dire qu’on s’en tirera mieux la prochaine fois. On peut même se le dire ad lib. Oui mais c’est comme le temps perdu ça. Cette fois-là, elle est grillée, elle se représentera plus.
Ca peut sembler très négatif comme façon de voir, mais moi ça m’aide plutôt à me dire que non, je le fais maintenant, la flemme au placard, pask’il y aura peut-être pas de prochaine fois du tout !
Un bébé ne se laisse pas mourir de faim :
On entend énormément cette expression autour de l’allaitement au sein, notamment les premiers jours, le temps de la mise en place.
Je suis pour laisser toutes ses chances à un allaitement au sein. Je suis pour se donner un peu de temps. Je suis pour retarder au maximum le recours à un complément (et quand il n’est plus repoussable, pour ne pas le donner au biberon !!).
Je suis aussi pour la surveillance du poids les premiers jours. Une fois par jour hein, par pitié pas la pesée avant et après tétée. Je crois qu’avant d’imposer ça aux mamans on peut commencer par le tire-lait pour voir si effectivement elle manque de lait, avant d’aller voir si bébé en avale bel et bien.
Je suis pour le fait de rassurer les mamans sur le fait que l’allaitement au sein peut mettre quelques jours à démarrer. Je suis même pour le fait de l’afficher sur un poster géant devant leur lit. (Je suis contre le néon clignotant, c’est quand même pas terrible :P)
Je suis pour le fait de ne pas brusquer les tout petits en les réveillant absolument toutes les 2h30 pour les forcer au sein. C’est juste… super dur. Je ne trouve pas le terme. Ils ont un rythme à eux, tout comme nous les adultes, et je suis pour le respect de ce rythme autant que faire se peut.
Comme dirait un doc’ vu à la télé, quand on a un bébé, on jette sa montre.
Mais je n’aime pas cette phrase parce qu’elle n’est pas vraie. Et comme elle n’est pas vraie, elle est dangereuse. L’instinct de survie est en chacun de nous, plus ou moins puissant. Mais il arrive un moment où un bébé peut se mettre en économie d’énergie. Il ne se réveille plus pour manger. Il attend qu’on lui propose. Il n’a plus assez d’énergie pour se réveiller et réclamer.
Et il existe ce qu’on appelle l’anorexie du nourrisson.
Je comprends très bien pourquoi on l’utilise, je l’ai reçue sur mon blog et j’espère que personne ne se sentira agressé. Je pense juste qu’il faut s’en méfier et garder un œil ouvert sur le comportement de son bébé.
Lit-prison :
A vrai dire je ne sais pas trop ce que les mamans entendent par lit-prison, peut-être que je ne comprends pas bien.
Les lits pour tout petits (sans parler du couffin des premières semaines), sont fermés. Ils peuvent être en filet, en tissu, en plexiglas, à barreaux.
Cela peut donner l’impression que bébé est en cage, ou avec les barreaux, en prison.
Est-ce que c’est mal ? A mon sens, cela le protège surtout d’une chute, voire le rassure d’être dans un espace délimité. Lui qui a, lorsqu’il y dort les premières nuits, passé beaucoup plus de temps dans l’espace très confiné du ventre de sa maman, ou dans celui un peu moins mais quand même de son couffin, que dans un espace ouvert, surtout lorsqu’il est seul.
Est-ce qu’il a la sensation d’être enfermé ? Et sait-il ce que c’est ? Est-ce qu’on ne fait pas là une projection excessive de nos peurs d’adultes sur un enfant vierge de tout ce savoir autour de l’enfermement, de la « prison » ?
Je suis fière de toi :
C’est une phrase que j’essaie de ne pas dire à mon bonhomme. Je préfère « tu peux être fier de toi ». C’est peut-être une nuance inutile, une différence qu’il ne ressentira pas.
Je ne veux pas qu’il fasse les choses pour que je soie fière de lui. Je veux qu’il soit content de lui-même.
Quand il est super, je le remercie, je lui montre que je suis contente, je lui explique pourquoi, mais je ne lui dit pas que je suis fière. Même si c’est vrai. J’ai l’impression que dire « je suis fière » peut devenir une pression pour lui.
En fin de compte, la fierté, elle est pour moi, elle est de mon ressort, c’est mon affaire, et pas la sienne. De même je ne voudrais pas lui dire « tu t’es mal conduit, tu m’as fait honte », parce que ma honte, c’est mon problème, c’est moi qui ne sait pas me défaire du regard des autres. Mon malaise m’est propre, tout comme ma fierté, et ne doit pas forcément devenir le sien, la sienne.
Par contre, s’il a été par exemple impoli, ça devient son affaire, parce qu’il doit apprendre à se plier aux règles de la société pour y pouvoir s’y intégrer.
Bébé grandit trop vite :
On entend énormément la phrase « profitez-en, ça passe trop vite ». Cette expression suit une courbe logarithmique dans le temps. C’est-à-dire que plus le bébé est jeune, plus on l’entend souvent.
Et pourtant, je me demande si ce n’est pas les premiers temps qui paraissent les plus longs, en fin de compte.
L’interaction avec bébé est longue à s’installer. Il faut attendre pour les premiers regards, les premiers sourires, les premiers gazouillis, les premières préhensions contrôlées.
Je ne veux pas dire à mon enfant qu’il grandit trop vite, et ce pour trois raisons.
La première, c’est que « trop », est de trop. Qu’il grandisse (au sens large du terme) vite, lentement, ou pas du tout, tant qu’il est en bonne santé, ça me convient. Qu’il suive son rythme. S’il a envie d’avancer un grand coup, qu’il le fasse. S’il a envie de régresser, qu’il le fasse. S’il a envie de stagner, qu’il le fasse.
Je suis contente de le voir évoluer, et je crois que je le serai toujours. Je veux essayer de toujours lui dire qu’il est libre de grandir, de changer, de s’éloigner, de revenir, etc.
J’aurais la sensation, en lui disant ça, de lui dire que mon bonheur dépend de lui. Bien sûr, à partir du moment où on s’aime, c’est vrai, et dans les deux sens. Mais pas que. Je ne voudrais pas qu’il se sente triste de me quitter pour des vacances, par exemple, parce que moi je suis triste, alors que lui, au fond, il a super envie de partir.
Ensuite parce que, du point de vue animal, les bébés humains c’est comment dire. VACHEMENT SUPER lent quand même. Y’a quand même pas beaucoup d’espèces qui mettent DES MOIS avant de tenir sur leurs pattes par exemple.
Oui, on voit nos bébés évoluer chaque jour. On observe un nouveau comportement, un nouveau son, un nouveau geste, parfois plusieurs, parfois par salves, et parfois rien pendant plusieurs jours.
Mais bon, globalement, c’est quand même sacrément lent.
Donc d’un poids de vue animalier, j’aurais tendance à dire que les bébés humains grandissent beaucoup trop lentement ;P
T’as pas d’enfant tu peux pas comprendre :
Ouhlala qu’elle est répandue, qu’elle est belle, qu’elle est polémique celle-là… Combien de fois je me la suis prise dans la tête…
Et pour être honnête j’ai bien failli la sortir une fois ou deux.Ouf, je me suis retenue.
Mais déjà j’ai tendance à dire que ne pas avoir d’enfant n’empêche pas d’avoir un cerveau pour raisonner, et des yeux pour voir. Et que l’œil d’une non-mère ou d’un non-père n’est pas forcément plus mauvais qu’un autre.
OK il a (peut-être) moins de connaissances sur le sujet.
OK il ne s’imagine (probablement) pas complètement ce que c’est qu’avoir un bébé à la maison. Tous les jours. Le soir, le week-end, quand t’es crevée, quand tu voudrais dormir, quand tu n’arrives pas à faire ce que tu veux d’une, puis deux, puis cinq, puis quinze journées. Ni quand tu fonds littéralement au moindre sourire, ni quand ton point de vue sur les grasses matinées c’est complètement évaporé dans le néant.
N’empêche que, des remarques constructives, d’un œil neuf et non exercé, qu’il aurait glanées sur internet, dans son entourage, ou dans sa cervelle, j’en ai reçues, et qu’elles m’ont bien aidées.
Peut-être justement parce que ces yeux qui « n’y connaissaient rien » ont fait travailler leur logique, dénuée de préjugés, de savoir, et/ou d’expérience en la matière ?
Et puis maintenant que je suis maman, bin….. Est-ce que je m’en sortirais pour autant mieux avec un bébé qui n’est pas le mien, qu’avant d’en avoir ?
OK j’ai rodé des astuces. OK je pratique le une-main. OK je mets/enlève des mini-vêtements et des couches facilement. OK je sais maintenir la tête, passer du ventre au dos, faire sortir un rot en rissolant des patates.
Mais je ne suis pas devenue pédopsychiatre ni pédiatre.
Je sais quoi faire avec MON enfant dans CERTAINES circonstances.
Et après ?
Tu verras quand il sera plus grand :
On me dit régulièrement à propos de petit bonhomme, de profiter avant qu’il ne marche, avant qu’il ne parle, avant qu’il ne soit diversifié.
Sous-entendu qu’après, c’est la merde.
Ca, c’est déjà quelque chose qui m’agaçait pendant mes études. « Profite, tu verras après quand tu travailleras. » Super motivant cette attitude. Super positif qui te donne bien envie de croire en l’avenir. Surtout quand tu n’aimes pas faire tes études, et que tu te dis « ah ouais super, ça sera encore pire après. J’ai hâte d’y être. »
Et puis finalement bah, y’a eu des bonnes choses, genre la paie, le temps libre qui est vraiment libre, des postes intéressants. Et des choses toutes pourrites. Et je regrette pas le temps des études, même si là aussi, évidemment, il y avait des trucs sympas, genre les pauses, les séchages de cours, les années d’emploi du temps cool, des cours passionnants.
Ben écoutez (oui, oui, lisez, rhooo), je repasserai peut-être dans six mois tout effacer, honteusement, me disant « c’est vrai que c’est la merde et que petit bonhomme à ses trois mois, c’était le pied ». Mais pour l’instant, je me sens plutôt comme Baby Pop.
Oui je profite. Il est super mignon, il dort bien, il gazouille, il fait des sourires trop craquants, des mimiques adorables, il se retourne du ventre au dos avec des ptits cris d’efforts qui me font fondre.
Mais bordel, s’il était capable de me dire « j’ai plus faim » pour m’éviter d’éponger le vomi, ou « mais non maman, je veux pas dormir, c’est ma couche qui est sale », ou « méééé j’aime pas cette peluche, je veux l’autre » (ou mieux, qu’il aille la chercher, tiens !), je crois que je kifferais bien aussi.
Je pense, j’espère, que je vais aimer chaque étape. Que oui je vais me galérer à lui courir après dans ton l’appartement quand il va ramper, mais que ça va m’amuser aussi. Que oui on va lutter pour apprendre le gnome en deuxième langue, mais qu’il va nous inventer des mots super rigolos. Que oui il va me faire peur à vouloir grimper partout, mais que ça sera juste génial de ne plus avoir à le porter pour monter et descendre les escaliers de l’immeuble. Etc, etc 🙂
C’est que du bonheur :
Ca j’en ai déjà parlé (Accouchement et premiers jours avec bébé : mon vrai/faux), et ça ne vaut pas que pour bébé. Rien n’est que du bonheur. Même quand on passe la soirée en amoureux de rêve avec théâtre et restau, y’a toujours un truc qui vient pourrir un coin du tableau, même mini, le coin. Genre t’avais les genoux dans le menton tellement les rangs étaient serrés. Bien sûr, ça n’est pas ce qui te marquera le plus dans ta soirée. Par contre c’est ce qui fera le plus marrer les gens à qui tu vas le raconter.
Oui un bébé c’est beaucoup de bonheur. C’est aussi beaucoup de fatigue, et de souci. C’est des jours où tu kiffes ta laïfe, et des jours où t’as envie de te pendre.
C’est la vie, quoi !!
(L’image est tirée de cette page du blog de Philippe Guérineau.
Et j’ai une pensée pour LN, c’est cette devise-là que j’aurais dû mettre en commentaire de la tienne ^^. )
Et vous ? Des expressions auxquelles vous n’adherez pas ?
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