Tout au long de la grossesse, il y a eu beaucoup d’examens : échographies, prises de sang, prélèvements, rendez-vous mensuels ou bimensuels, bientôt monitoring…
Rassurant ou anxiogène ? Difficile de trancher…
Chaque examen est fait pour rechercher une anomalie. Alors quand il revient négatif, c’est rassurant. Mais le fait de chercher prouve qu’un risque existe (minime ou pas, là n’est pas la question). Et à chaque consultation ou presque, pendant 9 mois, je suis sortie du cabinet avec une ordonnance, un objectif à tenir, des restrictions d’activité etc.
Et même maintenant que ça se termine, il faut prévoir un autre examen, pour voir si le col s’ouvre (sous-entendu, il pourrait ne pas s’ouvrir), un monitoring pour contrôler le cœur de bébé (sous-entendu, il peut souffrir à l’approche du terme).
Il y a donc toujours quelque chose à craindre, toujours un spectre qui flotte dans la tête, jamais de certitude que tout va bien. Et c’est vrai, jusqu’à la naissance (et après aussi d’ailleurs), il y a toujours des raisons de s’inquiéter, des choses qui peuvent se mal passer. Ca, c’est indépendant de toutes ces vérifications. Leur but est de limiter ces risques, malheureusement je trouve que ça focalise l’attention dessus. Et il est alors difficile de profiter, de rêver à son bébé, quand on a trop conscience de tout ce qui peut encore lui arriver.
Mais est-ce qu’on a vraiment le choix ? Est-ce qu’on peut vraiment faire autrement ?
Du point de vue du corps médical, je pense que la réponse est non. Quand on est capable de détecter une anomalie, de prévoir les problèmes (et souvent, les solutions qui vont avec), on ne peut pas ne pas tester. A l’ère du procès facile, une carrière serait trop facilement brisée pour n’avoir pas prescrit une prise de sang ou un autre contrôle.
Du point de vue des parents, je dirais que la réponse est noui. Théoriquement, rien ne nous oblige à passer tous les tests, rien ne nous force à effectuer tous les examens, à tout accepter (quitte à signer une décharge). Seulement, il faut être capable d’assumer les conséquences.
Tout d’abord, les réactions du corps médical ou de l’entourage, qui vont vous dire avec plus ou moins de délicatesse que vous êtes dingue, que ça ne coûte quand même pas grand chose, que c’est important. Vous savez, la petite phrase classique qui tue « mais vous voulez tuer votre bébé ou quoi ? » … Il faut y résister, être convaincu, avoir confiance.
Personnellement je n’en suis pas capable, à cause du second point.
Si bébé naît avec un quelconque problème, problème curable si on avait fait la prise de sang au bon moment par exemple, il n’y a plus qu’à faire avec sa culpabilité…
On en arrive à des situations difficiles, comme celle d’une de mes connaissances qui a vécu les 4 premiers mois de sa grossesse dans un gros stress, avec des examens hebdomadaires, parce que le coeur du bébé semblait se mal développer, et ses chances de survie à la naissance étaient très faibles ; avec au bout du tunnel une possible interruption médicale de grossesse si cela se confirmait. Et finalement, le petit a rattrapé son retard et se développe maintenant tout à fait normalement.
Alors on fait quoi ? Aurait-il mieux valu ne rien savoir, puisque de toute façon tout s’est bien passé ? Valait-il mieux savoir, parce que si le problème se confirmait, le petit n’aurait pas survécu après la naissance, alors autant épargner ça à tout le monde tout de suite ??
Je ne crois pas qu’il y ait de réponse toute faite à ces questions, de réponse universelle.
Personnellement je n’ai pas eu l’impression d’avoir le choix. Parce que je suis trop timide pour dire à un médecin que non, fichez-nous la paix, laissez-moi vivre ma grossesse et en profiter, stop au stress. Parce que je suis trop inquiète de nature pour ne pas faire tout ce qu’il faut faire ; même si au final, après la naissance, je constate que tout va bien, qu’il n’y avait pas lieu de s’en faire, je ne serais pas capable d’assumer la moindre prise de risque, par sur un sujet aussi important que la santé de mon enfant…
Mais cela m’attriste, car je sais que ces inquiétudes m’ont volé une partie de ma grossesse, m’ont empêchée pendant très longtemps de me réjouir, m’ont mise mal à l’aise lors des premiers achats et cadeaux reçus, et m’empêchent aujourd’hui encore de me dire que dans quelques semaines, quelques jours, il y aura un bébé dans cette jolie chambre.
(Ca aurait peut-être été le cas de toute façon, même avec une grossesse moins médicalisée)
Parce qu’hier j’ai fait son lit, en espérant de toutes mes forces qu’il y sera, vraiment, qu’on va le ramener, qu’il ira bien, qu’il sera en vie et en bonne santé.
t’en fais pas! moi aussi j’avais du mal à y croire et voilà, bon résultat elle dort pas dans son lit mais avec nous (alors que j’avais dit non étant enceinte!) mais j’ai entendu dire qu’on était obligé de faire tous ces exams si on voulait etre pris en charge à 100% par la sécu! moi tous les mois à ma gynéco: « quoi de 9? », « ben rien! »
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Ah oui c’est vrai qu’il y a au moins la visite mensuelle et les trois échographies qui sont obligatoires, et je ne sais pas pour le reste.
C’est bon pour le portefeuille des gynécos quand il ne se passe rien 😛
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C’est vrai que ça fait beaucoup d’examens et qu’effectivement, pour les plus angoissées, ça focalise sur le risque et ne rassure pas.Mais c’est vrai que l’on accepte pour que bébé naisse en bonne santé.
Il est toujours difficile de prendre position face au corps médical.
Moi, j’en suis au stade « quels vaccins? » et c’est aussi un vrai dilemme…
Bref, je te souhaite un beau bébé en pleine santé mais les interrogations, on n’en sort plus je crois 😉
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Oui ce n’est qu’un début… Finalement c’est peut-être pour mieux se préparer à la suite, pour se mettre dans le bain tout de suite !!
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c’est un sujet bien difficile, se poser à soi des limites, des reserves …
pour ma preums très medicalisée, echo tous les mois, parfois tout les 15 jours, examens en tout genre etc … une vraie angoisse et aujourd’hui encore je la materne car elle a toujours été, par le monde medical autour de nous, considérée comme fragile (alors que PAS DU TOUT)
pour deuz, j’ai dit NON, j’ai refusé tout le vacarme medical, j’ai changé de gyneco, j’ai finallement oublié les gyneco, j’ai changé deux fois de sf (et une m’a jettée – en me conseillant quelqu’un d’autre car c’est la loi – car je refusais son hgpo) et finallement j’en suis heureuse, je me sentais bien, sereine, naissance plutot cool et sans qu’on m’oblige à rien (j’ai tellement hurlé mes choix que personne n’a osé allé en sens inverse)
l’important c’est ton bien etre, ta bonne conscience et ton bébé
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Je t’admire d’avoir su dire non et d’avoir pu assumer et rester sereine. Je n’aurais pas pu, en tout cas pas pour le premier, c’est tellement difficile de faire confiance à des sensations si nouvelles ^^
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C’est tres beau ce que tu as ecris j’en ai eu les larmes aux yeux parce que ça me rappel 8mois en arriere quand je regardais son petit lit tout beau avec son mobile et ses 1ere peluches et que je me disais « comment je reagirais si je rentrais a la maison sans elle » je n’osais pas l’imaginer!
et je suis d’accord ces examens sont tres stressant, j’ai d’abord attendu de voir le coeur, puis je me suis dit a 3mois je serais rassurée, et le gygy ma parlé de l’echo morphologique, et la j’ai eu anouveau peur, etc etc…ça m’a un peu empeché d’etre heureuse et c’est dommage mais je n’aurais pas pu refuser ces tests comme toi
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Exactement pareil pour les échos et les visites dans la chambre, je vois qu’on se rejoint parfaitement sur le sujet 🙂
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