La femme enceinte, c’est un domaine public…

Et hop tant qu’on y est, enchaînement sur le second « coup de gueule » qui m’a le plus travaillé depuis le début de la grossesse. Bien qu’en fait, on ne peut pas tant parler de coup de gueule que de gros point d’interrogation.

Comme dans le billet précédent (Je ne suis pas qu’un ventre !), je tiens à préciser que là aussi tout est question de dosage, et aussi de qui pose la question. Ce qui m’a frappée, ce sont les quasi inconnus posant des questions qui m’ont semblé assez intimes.

Il m’a semblé à plusieurs reprises être devenue une sorte de domaine public. T’es enceinte, tu dois tout raconter dans le moindre détail. Les rendez-vous gynéco, le nombre et l’emplacement des vergetures, ce que tu as pris au petit déjeûner, combien de kilos tu as pris, et puis pourquoi pas diffuser sur internet la vidéo de l’échographie. Des photos du ventre sous toutes les coutures, et puis de la poitrine hein pour savoir si elle a grossit ou pas.

Je comprends la curiosité, et je la prends très bien quand elle vient de mes proches. Les filles qui n’ont jamais eu d’enfant et que ça intrigue, celles qui veulent ou vont en avoir, ça ne me pose pas de problème d’en parler sans tabou avec elles. Au contraire, je trouve que c’est bien de pouvoir « casser le mystère » qui entoure parfois la grossesse.Je trouve ça sain de partager les vécus, les questions, et je me dis que si j’avais osé en poser plus tout au long de ma grossesse, j’aurais beaucoup moins angoissé, et j’aurais eu moins de surprises.

Seulement, c’est plus difficile venant de personnes que je connais à peine, je vis les questions comme une intrusion, et encore plus quand la personne insiste trois, quatre, cinq fois pour savoir. C’est peut-être moi qui suis trop pudique ? Est-ce que ces femmes avec qui je parlais peu et qui viennent me poser ces questions parfois un peu bizarres, ne sont pas finalement des femmes qui ont été un peu seules pendant leur grossesse, et voient là une occasion d’enfin vider leur sac ?

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